Basé près du circuit Paul Ricard au Castellet, sur la zone d’activité des Signes dans le Var, après avoir été créé il y a 43 ans à Magny-Cours, le groupe Oreca, toujours présidé par son fondateur Hugues de Chaunac, est impliqué dans le projet Henri-Fabre depuis 2015. Les raisons de cet intérêt. Entretien avec Jean-Philippe Eddaïkra, directeur du marketing et du développement du groupe Oreca

Pour avoir enchaîné les victoires, l’écurie Oreca est connue de la communauté de la course automobile. Le groupe industriel, qui emploie 220 salariés, réalise 65 M€ de chiffre d’affaires dont 25 % à l’international et figure parmi les leaders européen de ses marchés, est, lui, très discret.

Jean-Philippe Eddaïkra : Oreca est en effet à l’origine un team de course automobile qui a à peu près tout gagné dans toutes les disciplines du sport automobile hors F1. Hugues de Chaunac, le fondateur et toujours président, a très vite compris que ce business model était quelque chose d’extrêmement fragile car trop dépendant de partenariats et sponsors exclusivement privés. Quand la publicité pour les cigarettes et l’alcool a été stigmatisée, cela représentait 80 % des ressources des team automobiles ! Il a fait le pari de diversifier sa société. C’est ainsi qu’il a bâti en deux décennies un groupe aujourd’hui structuré autour de 4 pôles d’activité : la compétition automobile, les prestations techniques et technologiques avec notamment l’acquisition de deux sociétés, l’une dans la préparation et l’entretien de moteurs, l’autre dans la construction de voitures de course, la distribution d’équipements et d’accessoires de sport automobile pour le BtoB et BtoC et une agence événementielle pour accompagner les sponsors du secteur automobile. Nous sommes par exemple mandatés par la Fédération française du sport automobile pour organiser le Championnat de France des circuits.

 Vous avez ouvert deux filiales récemment, qui vous donnent accès aux marchés asiatiques et américains. L’un est émergent, l’autre est mature. Étonnant ?

J-P.E : Nous faisions de l’international bien avant la création de ces filiales car le sport automobile n’a pas de frontières. Mais aujourd’hui, sur l’ensemble des activités, on a deux axes stratégiques forts : accélérer l’internationalisation et la diversification. Dans cette logique, on a ouvert deux filiales : une à Hong Kong, il y a 4 ans, pour rayonner sur l’Asie en général, et la Chine en particulier, l’autre en avril 2015 à Charlotte aux États-Unis. À chaque fois qu’un marché automobile émerge dans un pays, il s’accompagne forcément d’un développement du sport automobile. Car les constructeurs s’appuient sur ce dernier pour communiquer sur leurs performances-produits.

Le marché américain est certes très mature mais nous avons historiquement un palmarès assez fourni en tant que team de course (Oreca est notamment la première équipe française à avoir gagné les 24 Heures de Daytona, équivalent des 24 Heures du Mans en Floride, NDLR). Nous arrivons à avoir sur certains de nos métiers, et avec nos standards européens, une offre de produits compétitive.

 Pourquoi vous êtes-vous intéressé au projet Henri-Fabre ?

J-P.E : Car il s’intègre dans notre stratégie de diversification multifilières. Le degré de compétences que nous avons développé pour le sport automobile, avec ses exigences en termes d’agilité et de réactivité, peut entrer en résonance avec d’autres applications, certes dans l’aéronautique, mais aussi les énergies ou le naval. Sur chacun de nos métiers, nous nous positionnons là où nos savoir-faire, nos compétences et notre ADN de base, peuvent apporter de la valeur ajoutée.

Comment envisagez-vous votre implication ?

 J-P.E : Nous l’appréhendons sous l’angle réseau, partage de compétences et recherche d’opportunités de collaborations. Nous avons de la compétence sur des prototypages de pièces composites et des outillages. Inversement, nous sommes en permanence en recherche de performance dans nos produits mais aussi dans la manière de fabriquer : mieux, plus vite, avec des tolérances plus faibles…

Comment vous situez-vous par rapport à l’intégration numérique dans vos process ?

J-P.E : Nous sommes très avancés sur la simulation numérique par exemple. Nous avons été un des premiers constructeurs de voiture de course à ne plus faire d’essais en soufflerie physique mais en numérique. Depuis, nous avons développé une expertise dans la simulation hydrodynamique, notamment pour des bateaux de compétition appelés à concourir dans les plus grandes courses au large, ou aéraulique (écoulement de l’air, NDLR). Par exemple, nous sommes capables de simuler dans un immeuble le courant des fumées en cas d’incendies ou la qualité du système de climatisation.

Peut-on imaginer qu’Oreca s’implante sur l’une des zones d’activités du projet ?

 J-P.E : Le but est d’initier de nouvelles collaborations et de consolider celles que nous avons activées pour les rendre récurrentes et évolutives. Aujourd’hui, une installation n’est pas d’actualité mais, en fonction de l’évolution du business, cela peut venir à l’ordre du jour si on estime que cela peut faciliter les choses.

Propos recueillis par A.D

Basé près du circuit Paul Ricard au Castellet, sur la zone d’activité des Signes dans le Var, après avoir été créé il y a 43 ans à Magny-Cours, le groupe Oreca, toujours présidé par son fondateur Hugues de Chaunac, est impliqué dans le projet Henri-Fabre depuis 2015. Les raisons de cet intérêt. Entretien avec Jean-Philippe Eddaïkra, directeur du marketing et du développement du groupe Oreca

Pour avoir enchaîné les victoires, l’écurie Oreca est connue de la communauté de la course automobile. Le groupe industriel, qui emploie 220 salariés, réalise 65 M€ de chiffre d’affaires dont 25 % à l’international et figure parmi les leaders européen de ses marchés, est, lui, très discret.

Jean-Philippe Eddaïkra : Oreca est en effet à l’origine un team de course automobile qui a à peu près tout gagné dans toutes les disciplines du sport automobile hors F1. Hugues de Chaunac, le fondateur et toujours président, a très vite compris que ce business model était quelque chose d’extrêmement fragile car trop dépendant de partenariats et sponsors exclusivement privés. Quand la publicité pour les cigarettes et l’alcool a été stigmatisée, cela représentait 80 % des ressources des team automobiles ! Il a fait le pari de diversifier sa société. C’est ainsi qu’il a bâti en deux décennies un groupe aujourd’hui structuré autour de 4 pôles d’activité : la compétition automobile, les prestations techniques et technologiques avec notamment l’acquisition de deux sociétés, l’une dans la préparation et l’entretien de moteurs, l’autre dans la construction de voitures de course, la distribution d’équipements et d’accessoires de sport automobile pour le BtoB et BtoC et une agence événementielle pour accompagner les sponsors du secteur automobile. Nous sommes par exemple mandatés par la Fédération française du sport automobile pour organiser le Championnat de France des circuits.

 Vous avez ouvert deux filiales récemment, qui vous donnent accès aux marchés asiatiques et américains. L’un est émergent, l’autre est mature. Étonnant ?

J-P.E : Nous faisions de l’international bien avant la création de ces filiales car le sport automobile n’a pas de frontières. Mais aujourd’hui, sur l’ensemble des activités, on a deux axes stratégiques forts : accélérer l’internationalisation et la diversification. Dans cette logique, on a ouvert deux filiales : une à Hong Kong, il y a 4 ans, pour rayonner sur l’Asie en général, et la Chine en particulier, l’autre en avril 2015 à Charlotte aux États-Unis. À chaque fois qu’un marché automobile émerge dans un pays, il s’accompagne forcément d’un développement du sport automobile. Car les constructeurs s’appuient sur ce dernier pour communiquer sur leurs performances-produits.

Le marché américain est certes très mature mais nous avons historiquement un palmarès assez fourni en tant que team de course (Oreca est notamment la première équipe française à avoir gagné les 24 Heures de Daytona, équivalent des 24 Heures du Mans en Floride, NDLR). Nous arrivons à avoir sur certains de nos métiers, et avec nos standards européens, une offre de produits compétitive.

 Pourquoi vous êtes-vous intéressé au projet Henri-Fabre ?

J-P.E : Car il s’intègre dans notre stratégie de diversification multifilières. Le degré de compétences que nous avons développé pour le sport automobile, avec ses exigences en termes d’agilité et de réactivité, peut entrer en résonance avec d’autres applications, certes dans l’aéronautique, mais aussi les énergies ou le naval. Sur chacun de nos métiers, nous nous positionnons là où nos savoir-faire, nos compétences et notre ADN de base, peuvent apporter de la valeur ajoutée.

Comment envisagez-vous votre implication ?

 J-P.E : Nous l’appréhendons sous l’angle réseau, partage de compétences et recherche d’opportunités de collaborations. Nous avons de la compétence sur des prototypages de pièces composites et des outillages. Inversement, nous sommes en permanence en recherche de performance dans nos produits mais aussi dans la manière de fabriquer : mieux, plus vite, avec des tolérances plus faibles…

Comment vous situez-vous par rapport à l’intégration numérique dans vos process ?

J-P.E : Nous sommes très avancés sur la simulation numérique par exemple. Nous avons été un des premiers constructeurs de voiture de course à ne plus faire d’essais en soufflerie physique mais en numérique. Depuis, nous avons développé une expertise dans la simulation hydrodynamique, notamment pour des bateaux de compétition appelés à concourir dans les plus grandes courses au large, ou aéraulique (écoulement de l’air, NDLR). Par exemple, nous sommes capables de simuler dans un immeuble le courant des fumées en cas d’incendies ou la qualité du système de climatisation.

Peut-on imaginer qu’Oreca s’implante sur l’une des zones d’activités du projet ?

 J-P.E : Le but est d’initier de nouvelles collaborations et de consolider celles que nous avons activées pour les rendre récurrentes et évolutives. Aujourd’hui, une installation n’est pas d’actualité mais, en fonction de l’évolution du business, cela peut venir à l’ordre du jour si on estime que cela peut faciliter les choses.

Propos recueillis par A.D