Le ministre de l’Éducation nationale, en déplacement à Marseille pour le 87e congrès des Départements de France, a profité de sa visite pour se rendre ce 20 octobre à Marignane sur le Technocentre Henri-Fabre. Une visite dense.

 

Il était en provenance du 87e congrès des Départements de France, qui s’est déroulé trois jours durant à La Criée à Marseille, où il a tenu un discours dans lequel il a réaffirmé quelques-unes de ses priorités, dont la digitalisation des outils pédagogiques et la formation « qualitative » des professeurs. Et avant de regagner la rue de Grenelle, il a donc choisi pour toute visite le Technocentre Henri-Fabre. Jean-Michel Blanquer sera resté au final sur place plus d’1h30, où lui avait été préparée une visite dense conduite par le directeur du Projet Henri-Fabre Stéphane Magana et en présence notamment des représentants des deux membres fondateurs industriels, EDF et Airbus Helicopters, mais aussi du délégué général de l’UIMM Serge Bornarel, de Dominique Beck, inspecteur d’académie des Bouches-du-Rhône, du président de la commission économie et emploi à la Région, Pierre Grand-Dufay et de Frédéric Collart, conseiller délégué à l’Enseignement supérieur, la Recherche et la Santé au sein de la Métropole Aix-Marseille Provence.

 

Un choix curieux pour un ministre de l’Éducation nationale ?

Pas tant que cela si l’on s’en tient à ce que l’on peut lire des convictions exprimées au fil de ses prises de parole médiatiques (et chroniques dans Le Point) depuis que l’ancien directeur de l’ESSEC a été élu ministre de l’Éducation le 17 mai 2017. Le « poly-diplômé » de la FAC (fait rare pour un ministre) avec une maîtrise de philosophie, un DEA de Sciences politiques à Sciences Po Paris et de droit public à Harvard, un doctorat en droit…), a manifestement une sensibilité pour les contenus d’enseignement et serait plutôt un adepte de « l’expérimentation et de la mise en valeur des bonnes pratiques ».

Il faut en outre préciser que le groupe Essec qu’il a dirigé à partir de 2013 a pris sous sa houlette un visage plus « digital managers ». MOOC, SPOC, fab lab, big data, design learning, open lab (espace à forte concentration digitale et technologique conçu en partenariat avec Samsung et Dassault Systèmes), ont fleuri sous sa mandature ainsi qu’une chaire qui vise à une meilleure compréhension des impacts du numérique sur l’économie, les entreprises et les administrations.

Moins étonnant de fait qu’il ait trouvé intérêt donc au Technocentre Henri-Fabre, « lieu intégré » (selon son expression), au point de raccordement entre la formation et l’emploi, mariage entre le monde académique et celui de l’entreprise, entre le public et le privé.

« Il était important pour moi de passer par ce lieu »

 

« Il était important pour moi de passer par ce lieu car avec cette visite, je veux dire à quel point les enjeux de l’industrie du futur sont aussi ceux de l’éducation. Tout d’abord parce que l’industrie est importante pour la France qui doit se développer en tant que pays industriel. Cela signifie que l’on doit relever de nombreux défis et notamment ceux liés aux différentes révolutions numériques. Et pour cela il est nécessaire d’adapter l’offre de formation au besoin de l’entreprise. Il est donc tout aussi essentiel que nos lycées professionnels soient à la pointe de l’économie pour que nos élèves y soient bien formés et que les industriels trouvent les profils qualifiés qu’ils recherchent », s’explique le ministre pour lequel la recherche, le monde économique et la formation (dans cet ordre) forment des cercles concentriques vertueux « au service de nos élèves ».

 

« On a besoin de lieux complètement intégrés comme celui-ci »

Et le ministre, sans oublier de placer ses éléments de langage (son agenda), y voit un moment opportun « dans la mesure où le gouvernement a ouvert une phase de concertation avec les partenaires sociaux en vue de redéfinir le système de formation professionnelle. Ce sont précisément les enjeux de la formation professionnelle et de l’apprentissage : mieux les articuler pour que nos élèves soient toujours formés en totale connexion avec les évolutions industrielles ».

Et de poursuivre : « On a besoin de lieux complètement intégrés comme celui-ci, car il réussit à mutualiser des ressources du public et du privé, à connecter la recherche et l’enseignement supérieur avec les industriels et à répondre aux enjeux de formation des professeurs de lycées professionnels qui peuvent ici être formés aux dernières technologies de façon à former à leur tour dans nos filières technologiques et professionnelles », n’hésite pas Jean-Michel Blanquer.

Le représentant du gouvernement aura l’occasion de le redire dans d’autres mots : « C’est important que vous fassiez partie de la réflexion actuelle sur la formation professionnelle car vous montrez la voie d’une nouvelle approche ».

Mais aussi : « On peut considérer que le lieu que vous avez créé est emblématique de ce que l’on doit faire demain ».

Ou encore : « Comptez sur moi pour contribuer à votre notoriété mais aussi de prendre de l’inspiration dans ce que vous avez développés ».

« Un peu plus de 200 entreprises sont passées ici »

 

bty

Tout au long de sa déambulation au cœur des installations du Technocentre, l’homme aura été informé sur l’ensemble des composantes de ce projet développé pour faire émerger une filière d’excellence en mécanique, matériaux, et ingénierie numérique.

« Ici, vous avez quelques-uns des moyens industriels mis à disposition des PME pour leur montée en compétences mais qui peuvent aussi servir à la formation, commente Stéphane Magana. Un peu plus de 200 entreprises sont passées ici, soit pour une aide à la diversification, un audit sur une technologie, un accompagnement sur des projets… Dans ces plates-formes, on va monter des projets collaboratifs entre industriels. Par exemple, nous avons un projet qui vise à développer une solution d’impression 3D composite. Dans nos travaux, on cherche à intégrer les académiques et les industriels. Tous les moyens sont privés mais mis en commun de tous. Des équipements qui ont un coût et donc qu’il aurait difficile d’acquérir pour une école comme pour une PME ».

 

« Vous êtes dans un projet qui a été conçu grâce à l’association du monde privé, public et académique, exprimera à son tour Pierre-Grand Dufay, vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge de l’économie (le Projet Henri-Fabre est partie intégrante de l’OIR – opération d’intérêt régional – Industrie du futur). Je rappelle que toutes les machines et outils que vous voyez ici appartiennent à Inovsys, une SAS au capital duquel se trouvent la Caisse des dépôts pour 25 % et le reste par l’UIMM, EDF et Airbus, les deux membres fondateurs du projet. L’enjeu pour nous Région est de construire l’écosystème qui permette d’assurer à la fois la transition vers une industrie 4.0 et d’accompagner les élèves, les formateurs, les salariés vers ces nouvelles solutions ».

 

« Le Programme Investissement d’avenir a eu un effet structurant ici »

bdr

Si le Ministre avait encore un doute sur le « bon usage » des Investissements d’avenir (TEAM Henri-Fabre a bénéficié de 8,7 M€ (Région Provence-Alpes-Côte d’Azur à 40 %, Caisse des Dépôts à 30 %, Fonds privés à 30 %), il repartira rassuré.

Le Programme Investissement d’avenir a eu « un effet structurant pour le Campus des métiers et des qualifications Henri Fabre-Industrie du Futur*», insiste son directeur opérationnel Laurent Renaux.

« L’enveloppe du PIA nous permettra de former 1 500 personnes en formation initiale sur 5 ans et autant en formation professionnelle ainsi qu’une centaine de formateurs qui formeront à leur tour les enseignants des lycées de façon à être au plus près des attentes des industriels ».

Le Campus des métiers et des qualifications Henri Fabre-Industrie du Futur est le premier (d’une série de 12, en lien avec les OIR régionaux**) à avoir été créé par la Région PACA, impulsé par les principaux acteurs économiques de la filière aéronautique (avec notamment Airbus et Dassault aviation) et fortement soutenu par l’UIMM Alpes Provence.

« Il est constitué d’un écosystème regroupant au sein d’un réseau hors-murs deux universités, cinq écoles d’ingénieur, six lycées et deux CFA*** », indique Laurent Renaux.

« La montée en compétence des formateurs n’est pas simple car on est sur des technologies évolutives et complexes et les ressources dans l’Éducation nationale sont difficiles à trouver à cet égard », explique Michel Trabucco – directeur industriel d’Airbus Helicopters, qui expose de façon pragmatique la méthode : « On a raisonné ainsi : quel est le besoin, comment on le couvre de façon à pouvoir servir la formation continue et initiale ».

 

500 formations cartographiées, 50 modules de formation construits

Blanquer jeunes

« Le premier travail a été de cartographier les 500 formations liées au projet et de construire 50 modules de formations autour des thématiques de l’industrie du futur », explique le directeur opérationnel du campus.

La visite ministérielle s’est achevée par une rencontre avec les représentants de l’enseignement investis dans la dynamique Henri-Fabre (les proviseurs et des professeurs des Lycées Jean Perrin à Marseille et Rouvière à Toulon, les directeurs et/ou les responsables pédagogiques du campus d’Aix en Provence de l’ENSAM, du CFAI Provence, du Cluster d’innovation pédagogique et numérique CIPEN, mais aussi des élèves et apprentis).

En conclusion du débat, dans un échange avec Serge Bornarel, le ministre interpelle plutôt joueur : « Que faut-il de plus ? ». « Être au conseil d’administration des lycées professionnels », répond sans ambages le représentant local de l’Union des industries de la métallurgie. « Vous savez que j’en suis capable », répond non sans provocation le « serviteur » de l’État.

 

—Adeline Descamps —

 

* Les Campus des métiers, initiative nationale, regroupent des établissements d’enseignement secondaire et supérieur, de formation initiale ou continue, du CAP aux licences professionnelles et diplômes d’ingénieurs. Ils sont construits autour d’un secteur d’activité correspondant à un enjeu économique national ou régional.

** Pour rappel, chaque Opération d’intérêt régional (OIR, appellation exclusive à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur) est spécialisée dans une filière identifiée comme disposant d’avantages comparatifs en termes de compétitivité. L’objectif est de concentrer en priorité les financements sur chacune d’elle. Elles sont co-pilotées par des acteurs privés et publics.

*** Aix Marseille Université, Université de Toulon, Mines Saint-Éienne, Arts et Métiers, SEATECH, Ecole de l’Air, Polytech, Jean Perrin, Rouvière, Lycée du Rempart, Lycée Léonard de Vinci, Lycée Pierre Mendès France, Lycée Vauvenargues, CFAI Provence et CFA EPURE

 

 

 

 

Le ministre de l’Éducation nationale, en déplacement à Marseille pour le 87e congrès des Départements de France, a profité de sa visite pour se rendre ce 20 octobre à Marignane sur le Technocentre Henri-Fabre. Une visite dense.

 

Il était en provenance du 87e congrès des Départements de France, qui s’est déroulé trois jours durant à La Criée à Marseille, où il a tenu un discours dans lequel il a réaffirmé quelques-unes de ses priorités, dont la digitalisation des outils pédagogiques et la formation « qualitative » des professeurs. Et avant de regagner la rue de Grenelle, il a donc choisi pour toute visite le Technocentre Henri-Fabre. Jean-Michel Blanquer sera resté au final sur place plus d’1h30, où lui avait été préparée une visite dense conduite par le directeur du Projet Henri-Fabre Stéphane Magana et en présence notamment des représentants des deux membres fondateurs industriels, EDF et Airbus Helicopters, mais aussi du délégué général de l’UIMM Serge Bornarel, de Dominique Beck, inspecteur d’académie des Bouches-du-Rhône, du président de la commission économie et emploi à la Région, Pierre Grand-Dufay et de Frédéric Collart, conseiller délégué à l’Enseignement supérieur, la Recherche et la Santé au sein de la Métropole Aix-Marseille Provence.

 

Un choix curieux pour un ministre de l’Éducation nationale ?

Pas tant que cela si l’on s’en tient à ce que l’on peut lire des convictions exprimées au fil de ses prises de parole médiatiques (et chroniques dans Le Point) depuis que l’ancien directeur de l’ESSEC a été élu ministre de l’Éducation le 17 mai 2017. Le « poly-diplômé » de la FAC (fait rare pour un ministre) avec une maîtrise de philosophie, un DEA de Sciences politiques à Sciences Po Paris et de droit public à Harvard, un doctorat en droit…), a manifestement une sensibilité pour les contenus d’enseignement et serait plutôt un adepte de « l’expérimentation et de la mise en valeur des bonnes pratiques ».

Il faut en outre préciser que le groupe Essec qu’il a dirigé à partir de 2013 a pris sous sa houlette un visage plus « digital managers ». MOOC, SPOC, fab lab, big data, design learning, open lab (espace à forte concentration digitale et technologique conçu en partenariat avec Samsung et Dassault Systèmes), ont fleuri sous sa mandature ainsi qu’une chaire qui vise à une meilleure compréhension des impacts du numérique sur l’économie, les entreprises et les administrations.

Moins étonnant de fait qu’il ait trouvé intérêt donc au Technocentre Henri-Fabre, « lieu intégré » (selon son expression), au point de raccordement entre la formation et l’emploi, mariage entre le monde académique et celui de l’entreprise, entre le public et le privé.

« Il était important pour moi de passer par ce lieu »

 

« Il était important pour moi de passer par ce lieu car avec cette visite, je veux dire à quel point les enjeux de l’industrie du futur sont aussi ceux de l’éducation. Tout d’abord parce que l’industrie est importante pour la France qui doit se développer en tant que pays industriel. Cela signifie que l’on doit relever de nombreux défis et notamment ceux liés aux différentes révolutions numériques. Et pour cela il est nécessaire d’adapter l’offre de formation au besoin de l’entreprise. Il est donc tout aussi essentiel que nos lycées professionnels soient à la pointe de l’économie pour que nos élèves y soient bien formés et que les industriels trouvent les profils qualifiés qu’ils recherchent », s’explique le ministre pour lequel la recherche, le monde économique et la formation (dans cet ordre) forment des cercles concentriques vertueux « au service de nos élèves ».

 

« On a besoin de lieux complètement intégrés comme celui-ci »

Et le ministre, sans oublier de placer ses éléments de langage (son agenda), y voit un moment opportun « dans la mesure où le gouvernement a ouvert une phase de concertation avec les partenaires sociaux en vue de redéfinir le système de formation professionnelle. Ce sont précisément les enjeux de la formation professionnelle et de l’apprentissage : mieux les articuler pour que nos élèves soient toujours formés en totale connexion avec les évolutions industrielles ».

Et de poursuivre : « On a besoin de lieux complètement intégrés comme celui-ci, car il réussit à mutualiser des ressources du public et du privé, à connecter la recherche et l’enseignement supérieur avec les industriels et à répondre aux enjeux de formation des professeurs de lycées professionnels qui peuvent ici être formés aux dernières technologies de façon à former à leur tour dans nos filières technologiques et professionnelles », n’hésite pas Jean-Michel Blanquer.

Le représentant du gouvernement aura l’occasion de le redire dans d’autres mots : « C’est important que vous fassiez partie de la réflexion actuelle sur la formation professionnelle car vous montrez la voie d’une nouvelle approche ».

Mais aussi : « On peut considérer que le lieu que vous avez créé est emblématique de ce que l’on doit faire demain ».

Ou encore : « Comptez sur moi pour contribuer à votre notoriété mais aussi de prendre de l’inspiration dans ce que vous avez développés ».

« Un peu plus de 200 entreprises sont passées ici »

 

bty

Tout au long de sa déambulation au cœur des installations du Technocentre, l’homme aura été informé sur l’ensemble des composantes de ce projet développé pour faire émerger une filière d’excellence en mécanique, matériaux, et ingénierie numérique.

« Ici, vous avez quelques-uns des moyens industriels mis à disposition des PME pour leur montée en compétences mais qui peuvent aussi servir à la formation, commente Stéphane Magana. Un peu plus de 200 entreprises sont passées ici, soit pour une aide à la diversification, un audit sur une technologie, un accompagnement sur des projets… Dans ces plates-formes, on va monter des projets collaboratifs entre industriels. Par exemple, nous avons un projet qui vise à développer une solution d’impression 3D composite. Dans nos travaux, on cherche à intégrer les académiques et les industriels. Tous les moyens sont privés mais mis en commun de tous. Des équipements qui ont un coût et donc qu’il aurait difficile d’acquérir pour une école comme pour une PME ».

 

« Vous êtes dans un projet qui a été conçu grâce à l’association du monde privé, public et académique, exprimera à son tour Pierre-Grand Dufay, vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge de l’économie (le Projet Henri-Fabre est partie intégrante de l’OIR – opération d’intérêt régional – Industrie du futur). Je rappelle que toutes les machines et outils que vous voyez ici appartiennent à Inovsys, une SAS au capital duquel se trouvent la Caisse des dépôts pour 25 % et le reste par l’UIMM, EDF et Airbus, les deux membres fondateurs du projet. L’enjeu pour nous Région est de construire l’écosystème qui permette d’assurer à la fois la transition vers une industrie 4.0 et d’accompagner les élèves, les formateurs, les salariés vers ces nouvelles solutions ».

 

« Le Programme Investissement d’avenir a eu un effet structurant ici »

bdr

Si le Ministre avait encore un doute sur le « bon usage » des Investissements d’avenir (TEAM Henri-Fabre a bénéficié de 8,7 M€ (Région Provence-Alpes-Côte d’Azur à 40 %, Caisse des Dépôts à 30 %, Fonds privés à 30 %), il repartira rassuré.

Le Programme Investissement d’avenir a eu « un effet structurant pour le Campus des métiers et des qualifications Henri Fabre-Industrie du Futur*», insiste son directeur opérationnel Laurent Renaux.

« L’enveloppe du PIA nous permettra de former 1 500 personnes en formation initiale sur 5 ans et autant en formation professionnelle ainsi qu’une centaine de formateurs qui formeront à leur tour les enseignants des lycées de façon à être au plus près des attentes des industriels ».

Le Campus des métiers et des qualifications Henri Fabre-Industrie du Futur est le premier (d’une série de 12, en lien avec les OIR régionaux**) à avoir été créé par la Région PACA, impulsé par les principaux acteurs économiques de la filière aéronautique (avec notamment Airbus et Dassault aviation) et fortement soutenu par l’UIMM Alpes Provence.

« Il est constitué d’un écosystème regroupant au sein d’un réseau hors-murs deux universités, cinq écoles d’ingénieur, six lycées et deux CFA*** », indique Laurent Renaux.

« La montée en compétence des formateurs n’est pas simple car on est sur des technologies évolutives et complexes et les ressources dans l’Éducation nationale sont difficiles à trouver à cet égard », explique Michel Trabucco – directeur industriel d’Airbus Helicopters, qui expose de façon pragmatique la méthode : « On a raisonné ainsi : quel est le besoin, comment on le couvre de façon à pouvoir servir la formation continue et initiale ».

 

500 formations cartographiées, 50 modules de formation construits

Blanquer jeunes

« Le premier travail a été de cartographier les 500 formations liées au projet et de construire 50 modules de formations autour des thématiques de l’industrie du futur », explique le directeur opérationnel du campus.

La visite ministérielle s’est achevée par une rencontre avec les représentants de l’enseignement investis dans la dynamique Henri-Fabre (les proviseurs et des professeurs des Lycées Jean Perrin à Marseille et Rouvière à Toulon, les directeurs et/ou les responsables pédagogiques du campus d’Aix en Provence de l’ENSAM, du CFAI Provence, du Cluster d’innovation pédagogique et numérique CIPEN, mais aussi des élèves et apprentis).

En conclusion du débat, dans un échange avec Serge Bornarel, le ministre interpelle plutôt joueur : « Que faut-il de plus ? ». « Être au conseil d’administration des lycées professionnels », répond sans ambages le représentant local de l’Union des industries de la métallurgie. « Vous savez que j’en suis capable », répond non sans provocation le « serviteur » de l’État.

 

—Adeline Descamps —

 

* Les Campus des métiers, initiative nationale, regroupent des établissements d’enseignement secondaire et supérieur, de formation initiale ou continue, du CAP aux licences professionnelles et diplômes d’ingénieurs. Ils sont construits autour d’un secteur d’activité correspondant à un enjeu économique national ou régional.

** Pour rappel, chaque Opération d’intérêt régional (OIR, appellation exclusive à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur) est spécialisée dans une filière identifiée comme disposant d’avantages comparatifs en termes de compétitivité. L’objectif est de concentrer en priorité les financements sur chacune d’elle. Elles sont co-pilotées par des acteurs privés et publics.

*** Aix Marseille Université, Université de Toulon, Mines Saint-Éienne, Arts et Métiers, SEATECH, Ecole de l’Air, Polytech, Jean Perrin, Rouvière, Lycée du Rempart, Lycée Léonard de Vinci, Lycée Pierre Mendès France, Lycée Vauvenargues, CFAI Provence et CFA EPURE