EDF a remis le 18 juin ses prix « EDF Pulse » à des sociétés régionales innovantes. Son accompagnement va au delà de la remise d’un simple trophée. Les nommées de la catégorie Open innovation vont bénéficier de son appui pour prouver la viabilité de leur produit ou technologie et accélérer la marche vers l’industrialisation.
Pour imaginer et concevoir une solution innovante, tout est permis. Mais pour réussir à l’industrialiser, la commercialiser et l’imposer sur un marché, l’énergie, la détermination, ne suffisent pas. Il faut tomber dans le bon timing et démontrer sa capacité à répondre à un vrai besoin. « J’ai la conviction que les grandes entreprises du territoire ont un rôle à jouer pour aider des start-ups à franchir ces étapes » assure Jacques-Thierry Monti, directeur régional d’EDF. Avec ses prix EDF Pulse, décernés le 18 juin dans l’amphithéâtre de Thecamp à Aix-en-Provence, le groupe projette dans la lumière des innovations « à fort potentiel de marché » mais il prolonge la distinction par un soutien opérationnel. Choisies par des directions d’EDF pour postuler en catégorie « Open Innovation », cinq entreprises – 360 Smart Connect / Finao, Atrioom, le CIPEN, EJM Conseil et NF Com – vont pouvoir profiter de leurs conseils pour parvenir à la « preuve de concept » (POC, proof of concept en anglais) et accélérer leur marche vers l’industrialisation de leur produit ou technologie. « Dans l’année qui vient, nos collaborateurs vont s’investir à leurs côtés pour les guider, explique Philippe RM Berthelot, chargé de mission Innovation d’EDF. Les modalités de l’accompagnement seront définies en partenariat avec chaque société pour avancer avec efficacité et pouvoir dire, à l’issue de la démarche, si oui ou non l’innovation est viable techniquement et économiquement pour résoudre des problématiques « métiers » que nous avons identifiées ».
Déploiement plus vaste
Lauréat de la catégorie, le Cluster d’Innovation Pédagogique et Numérique (CIPEN) d’Arles a mis au point une application immersive en réalité virtuelle pour la formation, la maintenance et la régulation des vannes et systèmes hydrauliques. « EDF nous a fourni des données pour modéliser les pièces techniques et nous nous appuyons sur ses experts pour créer les scénarios et protocoles de formation, explique Silvère Bastien, ingénieur formateur et responsable filières numériques du CIPEN. L’application peut auto-générer des accidents avec différentes variantes de difficultés. Elle permet aux apprenants de s’approprier les comportements de maintenance sans interrompre le fonctionnement d’un barrage. Le formateur peut intervenir en support sous forme d’avatar 3D. Finalisée à 80 % fin 2018, la solution sera totalement opérationnelle en 2019 ». Pour le CIPEN, le prix EDF Pulse reconnaît la qualité de ses outils pédagogiques en vue d’un déploiement ultérieur plus vaste. « Cette solution peut améliorer grandement les temps de maintenance puisque les techniciens maîtriseront les bons gestes acquis en réalité virtuelle. En intervention, les nouveaux ne seront pas décontenancés par l’environnement ou les machines, puisque l’application les aura immergés à l’intérieur de l’installation dans des conditions similaires à la vraie » explique Vincent Lambert, directeur concession adjoint d’EDF Production Hydraulique Méditerranée. Les autres nommées de la catégorie bénéficieront du même appui : Atrioom par la direction Commerce Méditerranée, 360 SmartConnec/Finao par Dalkia Méditerranée, NFCom par la direction de la Production thermique et EJM Conseil par la direction Ingénierie du Parc Nucléaire.
11 sociétés innovantes
Les deux autres lauréates d’EDF Pulse ont remporté un chèque de 5 000 euros chacune. Mais elles espèrent également le soutien d’EDF. Distinguée en « Industrie du futur smart et durable », Cartesiam a implanté son petit assistant « Bob » de maintenance prédictive sur une centrale thermique EDF en Corse, chez l’azuréenne SJD Décolletage… Combinant capteurs et intelligence artificielle, « Bob » analyse les vibrations d’une machine et envoie des alertes à son exploitant lorsqu’il note une dérive dans son fonctionnement, anticipant ainsi la survenance d’une défaillance. L’intérêt du concept est prouvé. « Nous avons adhéré au TEAM Henri Fabre car notre technologie intéresse beaucoup d’industriels » explique le président, Michel Rubino. Récompensée en catégorie « Energies de demain », O’Sol à Cannes peaufine le prototypage de son générateur solaire mobile, déployable sur des zones d’intervention humanitaire, militaires ou isolées. Maxime Cousin, l’un des cofondateurs, espère accéder à « l’expertise d’EDF sur les éléments photovoltaïques de notre générateur quand nous allons entrer dans la phase d’industrialisation ». Au total, l’événement aura mis en évidence 11 sociétés innovantes.
— Eric Collomb —-