Sylvain GRAS en quelques mots
Sylvain a fait une grande partie de sa carrière dans des sociétés de services informatiques où il a occupé de nombreux postes de Direction avec une expérience chez un constructeur informatique. Il s’intéresse ensuite à la documentation technique, à la formation digitale et à développer des services avancés à l’industrie multi-filières : applications en réalité virtuelle et augmentée, digitalisation, capitalisation du savoir, captation, fiabilisation et exploitation des données… Passionné d’innovation et d’industrie, il se lie au projet TEAM Henri-Fabre pour accompagner l’accélération des entreprises industrielles grâce notamment à la transformation numérique.
Sylvain, vous venez de prendre la Présidence de la Commission Industrie 4.0 de Medinsoft, qu’est-ce qui vous a amené à cet engagement ?
Dès mon arrivée dans le groupe STUDIA, le rapprochement avec Medinsoft était pour moi évident. Le numérique en région, c’est environ 7 000 entreprises, 40 000 emplois et 10 Md€ de CA.
« Medinsoft a une vraie légitimité depuis plus de 18 ans sur les questions de transformation numérique en Région Sud »
La transformation numérique est un enjeu majeur pour les entreprises surtout depuis la crise sanitaire que nous connaissons, par la force des choses, tout le monde y va ! Pour gagner en productivité, pour réduire les coûts… c’est indispensable !
Mon objectif en prenant la Présidence de cette Commission est de contribuer au développement des entreprises grâce aux nouvelles technologies numériques avec l’utilisation par exemples de la Réalité Augmentée, la Réalité Virtuelle, l’Analyse Sémantique, la Maintenance Prédictive, l’Intelligence Artificielle, l’Internet des Objets, le Big Data, etc…mais également, par l’intermédiaire de mon réseau.
J’ai rejoint aussi Medinsoft avec un projet de cohérence et de simplification pour les entreprises du territoire. Medinsoft est un acteur central dans le numérique comme TEAM Henri-Fabre l’est tout autant dans l’industrie multi-filières mais avec une orientation plutôt sur les matériaux.
En effet, le danger pour les entreprises en termes de compréhension, c’est de voir fleurir des pôles sur l’industrie, avec des actions différentes et/ou non coordonnées, … Mon objectif est de mener des actions croisées avec l’ensemble des acteurs de l’industrie 4.0 qui souhaitent se joindre à nous et de travailler sur les complémentarités et sur l’expertise de chacune des structures.
Est-ce que nos industriels régionaux sont en retard sur la digitalisation, de votre point de vue ?
Il y a énormément de choses à faire au niveau de la transformation numérique, en particulier pour optimiser les processus. Il y a encore des entreprises qui travaillent sur papier. Ces nouvelles technologies vont les aider à faire des économies à grande échelle.
Pour les TPI/PMI, nous avons un problème de sensibilisation à surmonter. Montrer des démonstrateurs, leur montrer concrètement ce que cela peut apporter dans leur chaîne de valeur c’est important. Il faut leur faire toucher du doigt les technologies, et après il faut les aider à mettre cela en place dans l’entreprise, cela passe par du conseil, de l’accompagnement.
Il faut aussi que cela s’intègre à leur écosystème tout en sécurisant les données. C’est une autre complexité. Pour les plus petites entreprises, la validation peut être plus rapide, mais ils ont généralement moins de temps et moins de fonds.
Medinsoft permet entre autre à ces entreprises de profiter de cette veille, de bénéficier in fine de cette culture et d’obtenir des mises en relation.
D’ailleurs, qu’est-ce qu’on entend par digitalisation des entreprises industrielles ?
Les entreprises, dans cette période, ont besoin de trouver plus que jamais, rapidement un gain économique.
Un des enjeux majeurs est la culture de l’entreprise, ses process, les informations : elles doivent être conservées, capitalisées dans l’entreprise.
Garder le savoir-faire au sein de l’entreprise est primordial, et la transformation digitale permet de le faire. Très concrètement, un papier se perd, il se détériore. Sauvegardé, dupliqué, il est conservé.
La transformation digitale permet aussi d’avoir les informations en temps réel, pouvoir prendre les bonnes décisions grâce aux bonnes informations, éviter des risques…Le numérique c’est la rapidité de l’information, la facilité d’accès.
A force d’exporter et d’internationaliser les supply chain, on perd notre savoir-faire, et c’est un danger !
Vous vous êtes fixé des objectifs pour cette période de Présidence ?
Mon premier objectif est d’organiser l’inauguration de cette Commission le 15 juin avec la présentation de l’équipe opérationnelle et de lancer notre premier groupe de travail sur la Maintenance Prédictive avec la participation de grands comptes et des offreurs de solutions. Dans chacun des groupes de travail, nous allons nous concentrer sur le noyau commun afin de mettre rapidement en place des solutions qui peuvent passer par la réalisation de preuve de concept et/ou de preuve de valeur avant de passer dans une phase d’industrialisation.
Ensuite, tout au long de l’année, nous organiserons des événements autour des sujets liés à l’Industrie 4.0 avec nos partenaires comme TEAM Henri-Fabre, La Coque, Industries Méditerranée, etc.
Les principales actions pour les 7 mois à venir :
- Orienter toutes les entreprises du secteur de l’industrie vers des experts de la digitalisation, la numérisation, et ensuite nous allons travailler avec les entreprises pour les aider à cette mutation
- Créer des liens étroits avec les institutionnels, les associations, les groupements d’entreprises
- Faire en sorte que les acteurs industriels, notamment les grands comptes, puissent rencontrer des offreurs de solutions pour répondre à leurs enjeux
- Mettre en place avec des partenaires, des preuves de concept, des preuves de valeur et des démonstrateurs sur des sujets liés au numérique.
Aurore PASQUIER-KORB, de TEAM Henri-Fabre, est votre Vice-Présidente. Comment travaillez-vous main dans la main ?
J’ai volontairement organisé la Commission avec Aurore (TEAM Henri-Fabre) et Thomas ZUSSA (UIMM et Industrie Méditerranée), 2 autres personnes nous ont aussi rejoint et nous allons encore nous développer. Chacune possédant une véritable expérience au sein de leur structure, ce qui est vraiment un atout pour cette Commission.
De même, nous planifions d’ores et déjà ensemble des manifestations thématiques en cohérence, ou chacun apportera son expertise. Avec le lancement prochain de nos manifestations, nous allons aussi passer par une phase d’évangélisation auprès des entreprises de la région.
En complément, différentes actions vont être menées dans le but de mettre en relation les donneurs d’ordres industriels multi-filières et les offreurs de solutions innovantes.
Si vous aviez à donner un conseil aux PMI industrielles pour gagner en compétitivité et se développer, que leur diriez-vous ?
1 : Ne pas foncer tête baissée sur la 1ère solution venue, au contraire, se faire aider par des groupements comme Medinsoft, de plus, les cotisations sont vraiment abordables et permettent de bénéficier de services et de faire un ROI très rapide.
2 : Soit l’entreprise est assez mature et connaît ses besoins, du coup ils peuvent trouver les bons experts ; soit ils ne savent pas quel est le chantier prioritaire et on peut les accompagner avec notamment le programme Parcours Sud Industrie, qui va les aider à mettre en avant les actions prioritaires – le conseiller étant indépendant des solutions et de leur mise en place.