Quand on rencontre un professionnel de l’Intelligence Artificielle, on se dit que l’entretien risque d’être compliqué. Il suffit pourtant de moins d’une minute avec Romain JACQUET, COO de Neuronalys, pour comprendre les bienfaits de l’IA pour chacun d’entre nous.
Tout est né de l’observation d’un besoin réel, dans le secteur de la vidéoprotection
Romain Jacquet était alors directeur informatique pour une collectivité territoriale, chargé de la mise en œuvre de la vidéoprotection. Dès le déploiement, il constate que malgré l’investissement financier de plusieurs centaines de milliers d’euros, l’opérateur en bout de chaîne se retrouve condamné à regarder de longues heures de vidéo… dans l’espoir de retrouver une information utile au milieu de plusieurs écrans en diffusion simultanée.
Romain étant diplômé d’EPITECH et ingénieur en informatique, comprend qu’il y a là une opportunité : et si les caméras étaient capables, grâce à un logiciel adaptatif, d’analyser les images pour repérer les anomalies à la place de l’opérateur humain ?
C’est de cette réflexion et d’une volonté commune avec ses associés qu’est née Neuronalys en août 2019.
3 associés pour créer une équipe complémentaire
Romain est entouré de Fabien GAVORY, ingénieur EPITECH comme lui, et Fabien ANTONI, entrepreneur, pour monter cet ambitieux projet. Très vite, ils conçoivent les bases d’un outil d’assistance à l’analyse d’image pour les opérateurs de vidéoprotection, avec l’aide de leurs premiers employés, des ingénieurs spécialistes en IA. La solution nommée NeuroCop suscite très vite l’intérêt des spécialistes des logiciels de sécurité. Les trois associés mobilisent alors leurs réseaux personnels et professionnels, pour constituer un panel de partenaires distributeurs.
Leur premier client sera un grand centre commercial de la région Lilloise, désireux d’améliorer les solutions déjà présentes dans son établissement.
Mais parfois, le chemin du développement est assez tortueux… et ne passe pas par les cases prévues !
Très vite, nos trois associés repèrent un autre besoin immédiat non pourvu, cette fois pour la clientèle industrielle, entre autres.
La plupart des grands industriels ont commencé à numériser leurs données, grâce aux technologies de reconnaissance optique de caractères plus connues sous le nom « d’OCR » ou « Océrisation ». Cependant, celles-ci ne sont pas optimales : certains documents ne peuvent être numérisés et reconnus, comme les plans techniques par exemple ; et certains termes spécifiques aux métiers ou à l’entreprise ne sont pas reconnus ni exploités par l’OCR.
Or, la technologie de Neuronalys permet une reconnaissance de l’image couplée à une analyse sémantique, permettant non seulement de reconnaître les mots, mais aussi de comprendre le langage métier spécifique présent dans les documents. Neuronalys développe alors la solution NeurOCR.
Comment changer la donne dans un secteur où la technologie semble déjà aboutie ?
S’il existe de nombreux logiciels qui savent reconnaître une donnée texte dans un document, aucun ne savait indexer des données de manière transversale, ni reconnaître les données privées de l’entreprise.
Le logiciel de reconnaissance intelligente de caractères et d’analyse NeurOCR va beaucoup plus loin : il repère toutes sortes de données (manuscrites, dessinées, références produit…), les analyse, les corrige au besoin, les corrèle entre elles, et ensuite les indexe dans le logiciel de la société.
Cette solution a tout de suite séduit de grands comptes comme Saint-Gobain, qui utilise NeurOCR pour analyser des catalogues produits issus de l’ensemble de leurs usines dans le monde. A partir de fiches produits, le logiciel a créé une base de données produits indexée par gamme, produits, pays, secteurs d’activité… C’est un contenu primordial qui permettra, in fine, à tous leurs commerciaux de disposer immédiatement des données produits nécessaires partout dans le monde, d’une manière simple et intuitive.
Un exemple d’analyse avec un plan électrique complexe
Nous allons commencer par repérer toutes les données du document, quel que soit le style d’écriture ou l’orientation du texte. Puis, nous allons trouver quelle valeur métier les mots détectés représentent. Par exemple, nous captons la référence kt645a sur le plan. Le logiciel identifie ce code comme la référence interne d’un transistor figurant au catalogue de l’entreprise. Le plan comporte des indications sur l’usage de ce composant. L’ensemble des données sera alors exporté vers le logiciel du client. A partir de la référence kt645a, le client retrouvera désormais instantanément l’ensemble des caractéristiques techniques du composant, sa durée de vie, sa date de mise en fabrication, ses cotes…
Jusqu’à présent, ce type de documents manuscrits étaient archivés et peu exploités. Pour les plans techniques les plus anciens, les dessinateurs sont partis depuis longtemps à la retraite et il est difficile pour l’entreprise d’extraire ces données sans y passer un temps important. Grâce à NeurOCR, les industriels peuvent récupérer de manière automatique ces données.
Développer un marché de zéro quand les clients ne connaissent ni la technologie, ni l’entreprise, c’est possible quand on a identifié un besoin client important
Lorsqu’une entreprise inconnue développe une technologie innovante, les portes s’ouvrent difficilement. Le succès de Neuronalys repose sur l’identification d’un besoin client important, avec une demande de solutions à court terme des clients.
Que l’on soit opérateur de vidéo devant retrouver un fait le plus vite possible, ou un commercial à la recherche d’une information produit au milieu d’un rendez-vous client, grâce à Neuronalys il n’est plus nécessaire de faire une recherche manuelle : l’outil le fait à leur place.
C’est donc un gain de temps considérable permettant aux collaborateurs de se concentrer pleinement sur leur expertise métier, n’ayant désormais plus à gérer de tâches chronophages, à faible valeur ajoutée.
Dans l’industrie, le retour sur investissement est donc immédiatement visible : les prises de décision sont plus faciles et mieux éclairées grâce à la compilation de données qui passaient inaperçues jusqu’ici.
La stratégie de développement de Neuronalys a donc été complètement calquée sur les évolutions du marché. Compte tenu des efforts importants de R&D, qui ont pris plusieurs années, il était primordial pour l’entreprise de disposer d’un produit prêt à l’emploi comme NeurOCR pendant que
NeuroCop, qui nécessitait des développements plus importants, continuait sa construction.
Le fait de se concentrer sur le développement technique, en confiant le développement commercial à des partenaires, a permis à Neuronalys de se constituer très rapidement une première clientèle et donc des fonds supplémentaires.
En se reposant ainsi sur un réseau de prescripteurs, et en ciblant un besoin immédiat dans l’industrie, Neuronalys a pu faire preuve, auprès de ses premiers clients, de la solidité et de l’efficacité de ses solutions. Aujourd’hui, la technique est consolidée, les retours clients sont très positifs : l’entreprise peut maintenant se déployer à grande échelle.
Les développements futurs
Neuronalys se concentre aujourd’hui sur les apports de ses solutions à l’industrie du futur.
NeurOCR permet d’avoir un ROI très rapide dans l’industrie, par l’exploitation des données documentaires (papiers, numériques, etc.) et le nouvel éclairage conféré aux données consolidées : les entreprises peuvent désormais prendre des décisions stratégiques sur la base de données jusqu’ici inexploitées.
Les développements de NeuroCop se concentrent sur la sécurité des travailleurs dans les domaines industriels, entre autres. L’objectif est d’être plus proactif sur la détection de situations à risques tels que les départs d’incendie, les fuites de gaz dangereux ou de produits chimiques, ou encore les accidents sur du personnel isolé. L’établissement de ce type de scénarios permet de diminuer le temps d’intervention de manière significative et ainsi, de contribuer à une meilleure sécurité des installations industrielles.
Intégré dans la plateforme d’accélération industrielle PRACCIIS, Neuronalys va ainsi pouvoir identifier les besoins des grands donneurs d’ordre et développer des solutions totalement adaptées, pour poursuivre sa croissance et son développement à grande échelle.
« Aujourd’hui on a un savoir-faire important et intéressant, on maîtrise la techno en interne et on assemble notre matériel : les calculateurs sont livrés avec le logiciel. On a maintenant besoin de faire savoir ! On veut pousser plus loin notre tech au niveau R&D pour le faire correspondre à des cas d’usage industriels de plus en plus poussés, nous donner de la visibilité et toucher plus d’industriels, et surtout nous permettre de rayonner auprès d’industries innovantes. » – Romain Jacquet
C’est tout le mal que l’on souhaite à Neuronalys, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de PRACCIIS.