Le Cetim, avec l’appui de la Fédération des industries mécaniques, a identifié 53 technologies jugées comme prioritaires pour la mécanique à l’horizon 2020. Entretien.

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Depuis 1997, le CETIM réalise une prospective visant à mettre en lumière des technologies dont la maîtrise serait bienvenue pour les entreprises du secteur de la mécanique. Quel est l’intérêt de ce genre d’exercice ?

Laurent Couvé : Nous sommes en effet à la 5e édition d’un ouvrage que nous publions environ tous les 5 ans. La dernière a été éditée fin 2015 et présente les technologies prioritaires en mécanique à horizon 2020. Mais l’originalité de cette démarche est aussi dans sa réactualisation annuelle (sous format électronique NDLR), qui permet de s’adapter au rythme de plus en plus rapide d’évolution des technologies.

L’intérêt de ce travail est d’offrir aux entreprises de la mécanique, en un seul document, une liste assez complète des technologies que l’on juge importantes pour elles à moyen terme afin d’être plus productives, plus innovantes et plus réactives. Pour rendre cette prospective facile à exploiter, le nombre de technologies prioritaires est volontairement limité à une cinquantaine, celle année, 53. Et il s’agit de technologies, non pas avant-gardistes, mais déjà disponibles sur le marché ou accessibles, à court ou moyen terme, à des PME.

 

Quels sont les enjeux pour l’entreprise ?

L.C. : On retrouve les notions classiques de compétitivité et de « qualité, coût, délais » mais on touche aussi à des enjeux d’allégement, d’intelligence au sens de rendre un produit ou un équipement plus communiquant et plus fiable, ou encore de réduction de l’impact environnemental d’un produit ou procédé. Le tout au regard des grands enjeux industriels actuels, notamment dans le cadre de l’Usine du Futur. On examine toutes les fonctions d’entreprise, du bureau d’études à l’atelier, en passant par maintenance et les systèmes d’informations.

 

Entre vos deux dernières actualisations, qu’observe-t-on ?

L.C. : Peu de technologies ont disparu car la diffusion au sein des entreprises s’opère lentement. Il faut compter un cycle de 10 ans pour parvenir à une banalisation. Ce temps d’assimilation est lié aux investissements plus ou moins lourds. On peut ainsi l’observer dans un sujet dont on parle beaucoup depuis des années – la fabrication additive – mais qui n’est pas à 80 % entrée dans les entreprises. Sur les 53 technologies, 16 sont complètement nouvelles dont une bonne moitié dans le numérique, domaine que l’on n’évoquait pratiquement pas il y a 5 ans. Je vous parle de big data, réalité virtuelle, réalité augmentée, calculs avancés etc.

 

Quelles sont celles qui seraient incontournables à court terme ?

L.C. : Là encore, on peut considérer la fabrication additive, qui évolue très vite, comme absolument prioritaire. Et c’est d’autant plus vrai quand on observe la composition du tissu régional de votre région, avec l’aéronautique notamment. Toute la filière peut être dopée par ce procédé de fabrication.

Aussi, depuis quelques années, on constate qu’il y a une forte demande des PME sur la gestion de la veille, qu’elle soit technologique, réglementaire, concurrentielle, marketing, en vue d’être plus réactives par rapport à leur environnement.

 

Ces technologies sont-elles difficiles d’accès ou coûteuses en appropriation ?

L.C. : Parfois oui dans le sens où elles peuvent générer des investissements en matériels pour acquérir des machines plus sophistiquées ou en formations pour assurer la montée en compétences…Elles peuvent l’être aussi pour des raisons culturelles, comme c’est le cas quand on passe du métallique au composite par exemple. Mais elles peuvent être aussi peu coûteuses quand la technologie ne requiert que de la méthodologie.

 

Quel regard portez-vous sur le projet Henri-Fabre ?

L.C. : Les secteurs industriels qu’il adresse sont ceux dans lesquels on retrouve ce qu’il y a de plus intéressant et de plus innovant dans la mécanique aujourd’hui : association de matériaux avancés, procédés de mise en œuvre de ces matériaux avec les aspects numériques associés. En disant cela, je décris déjà la moitié des technologies que nous avons identifiées comme prioritaires à horizon 2010. Nous présenterons d’ailleurs cet ouvrage le 24 novembre dans les Bouches-du-Rhône.

 

***

Comment identifier les 53 technologies ?

Pour réaliser ce document, le Cetim a balayé les grandes avancées technologiques au niveau mondial en analysant à la fois les évolutions et progrès scientifiques et technologiques au niveau international, vus à travers les projets de R & D des pôles de compétitivité, des centres techniques et les roadmaps (feuilles de route), mais aussi les exigences et besoins des grands secteurs clients de la mécanique (automobile, aéronautique, énergie…), ainsi que l’évolution du contexte réglementaire et politique français (réflexions des États généraux de l’industrie, données du grand emprunt etc.).

Ces 53 technologies prioritaires se répartissent en 6 briques interdépendantes : Matériaux et surfaces ; procédés de fabrication ; conception et simulation ; mécatronique-contrôle-surveillance ; numérique ; technologies du développement durable.

Le Cetim dispose d’une délégation régionale, basée à Marseille. Le centre est membre du comité de pilotage qui travaille à la mise en œuvre du projet, et de l’association Team Henri-Fabre. Depuis deux ans, il organise la plupart de ses événements en cohérence avec les thématiques du projet.

 

Le Cetim, avec l’appui de la Fédération des industries mécaniques, a identifié 53 technologies jugées comme prioritaires pour la mécanique à l’horizon 2020. Entretien.

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Depuis 1997, le CETIM réalise une prospective visant à mettre en lumière des technologies dont la maîtrise serait bienvenue pour les entreprises du secteur de la mécanique. Quel est l’intérêt de ce genre d’exercice ?

Laurent Couvé : Nous sommes en effet à la 5e édition d’un ouvrage que nous publions environ tous les 5 ans. La dernière a été éditée fin 2015 et présente les technologies prioritaires en mécanique à horizon 2020. Mais l’originalité de cette démarche est aussi dans sa réactualisation annuelle (sous format électronique NDLR), qui permet de s’adapter au rythme de plus en plus rapide d’évolution des technologies.

L’intérêt de ce travail est d’offrir aux entreprises de la mécanique, en un seul document, une liste assez complète des technologies que l’on juge importantes pour elles à moyen terme afin d’être plus productives, plus innovantes et plus réactives. Pour rendre cette prospective facile à exploiter, le nombre de technologies prioritaires est volontairement limité à une cinquantaine, celle année, 53. Et il s’agit de technologies, non pas avant-gardistes, mais déjà disponibles sur le marché ou accessibles, à court ou moyen terme, à des PME.

 

Quels sont les enjeux pour l’entreprise ?

L.C. : On retrouve les notions classiques de compétitivité et de « qualité, coût, délais » mais on touche aussi à des enjeux d’allégement, d’intelligence au sens de rendre un produit ou un équipement plus communiquant et plus fiable, ou encore de réduction de l’impact environnemental d’un produit ou procédé. Le tout au regard des grands enjeux industriels actuels, notamment dans le cadre de l’Usine du Futur. On examine toutes les fonctions d’entreprise, du bureau d’études à l’atelier, en passant par maintenance et les systèmes d’informations.

 

Entre vos deux dernières actualisations, qu’observe-t-on ?

L.C. : Peu de technologies ont disparu car la diffusion au sein des entreprises s’opère lentement. Il faut compter un cycle de 10 ans pour parvenir à une banalisation. Ce temps d’assimilation est lié aux investissements plus ou moins lourds. On peut ainsi l’observer dans un sujet dont on parle beaucoup depuis des années – la fabrication additive – mais qui n’est pas à 80 % entrée dans les entreprises. Sur les 53 technologies, 16 sont complètement nouvelles dont une bonne moitié dans le numérique, domaine que l’on n’évoquait pratiquement pas il y a 5 ans. Je vous parle de big data, réalité virtuelle, réalité augmentée, calculs avancés etc.

 

Quelles sont celles qui seraient incontournables à court terme ?

L.C. : Là encore, on peut considérer la fabrication additive, qui évolue très vite, comme absolument prioritaire. Et c’est d’autant plus vrai quand on observe la composition du tissu régional de votre région, avec l’aéronautique notamment. Toute la filière peut être dopée par ce procédé de fabrication.

Aussi, depuis quelques années, on constate qu’il y a une forte demande des PME sur la gestion de la veille, qu’elle soit technologique, réglementaire, concurrentielle, marketing, en vue d’être plus réactives par rapport à leur environnement.

 

Ces technologies sont-elles difficiles d’accès ou coûteuses en appropriation ?

L.C. : Parfois oui dans le sens où elles peuvent générer des investissements en matériels pour acquérir des machines plus sophistiquées ou en formations pour assurer la montée en compétences…Elles peuvent l’être aussi pour des raisons culturelles, comme c’est le cas quand on passe du métallique au composite par exemple. Mais elles peuvent être aussi peu coûteuses quand la technologie ne requiert que de la méthodologie.

 

Quel regard portez-vous sur le projet Henri-Fabre ?

L.C. : Les secteurs industriels qu’il adresse sont ceux dans lesquels on retrouve ce qu’il y a de plus intéressant et de plus innovant dans la mécanique aujourd’hui : association de matériaux avancés, procédés de mise en œuvre de ces matériaux avec les aspects numériques associés. En disant cela, je décris déjà la moitié des technologies que nous avons identifiées comme prioritaires à horizon 2010. Nous présenterons d’ailleurs cet ouvrage le 24 novembre dans les Bouches-du-Rhône.

 

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Comment identifier les 53 technologies ?

Pour réaliser ce document, le Cetim a balayé les grandes avancées technologiques au niveau mondial en analysant à la fois les évolutions et progrès scientifiques et technologiques au niveau international, vus à travers les projets de R & D des pôles de compétitivité, des centres techniques et les roadmaps (feuilles de route), mais aussi les exigences et besoins des grands secteurs clients de la mécanique (automobile, aéronautique, énergie…), ainsi que l’évolution du contexte réglementaire et politique français (réflexions des États généraux de l’industrie, données du grand emprunt etc.).

Ces 53 technologies prioritaires se répartissent en 6 briques interdépendantes : Matériaux et surfaces ; procédés de fabrication ; conception et simulation ; mécatronique-contrôle-surveillance ; numérique ; technologies du développement durable.

Le Cetim dispose d’une délégation régionale, basée à Marseille. Le centre est membre du comité de pilotage qui travaille à la mise en œuvre du projet, et de l’association Team Henri-Fabre. Depuis deux ans, il organise la plupart de ses événements en cohérence avec les thématiques du projet.