Comment réduire l’empreinte carbone de votre entreprise tout en augmentant vos profits et en simplifiant vos opérations ? 

Le concept peut sembler simpliste à première vue, mais il reflète fidèlement la réalité de nombreux dirigeants d’entreprise. Leur objectif est d’améliorer leur impact environnemental, mais ils se heurtent souvent aux contraintes de temps et de coûts. En conséquence, la décarbonation est parfois reléguée au second plan, même si elle reste inscrite sur la feuille de route de l’entreprise. 

Pour relever ce défi, nous avons exploré deux points de vue : celui des universitaires de l’IAE d’Aix-Marseille et celui de D-Carbonize, une entreprise engagée dans une décarbonation accessible à tous.

Nous avons d’abord interrogé Emmanuelle Reynaud et Mariette Morel, spécialistes en stratégie et communication à l’IAE d’Aix-Marseille. 

Emmanuelle, Mariette, vous co-écrivez un livre dont le titre provisoire est clair : « décarboner sans détruire les profits ». D’où est venue cette idée ? 

Emmanuelle : « Je travaille sur ce sujet depuis de nombreuses années, et j’avais déjà proposé un modèle économique de performance globale en 2003 qui intégrait la notion de développement durable au cœur du réacteur. L’idée est décarboner en créant idéalement de la valeur, et a minima sans la détruire. J’ai donc réuni une équipe et je coordonne l’écriture de cet ouvrage pour les éditions Garnier Classique. » 

Mariette : « Il est important pour moi de proposer un modèle stratégique d’entreprise qui prenne en compte l’ensemble des enjeux de l’entreprise aujourd’hui. L’envie de décarboner les activités économiques est très souvent bien présente, mais elle se heurte à de nombreuses difficultés. La première concerne le problème de compétitivité de nos PME, qui sont déjà à la peine et ne peuvent pas se permettre de dégrader leur modèle économique en ajoutant des coûts relatifs à la durabilité. Si nous voulons décarboner, il faut lever ce frein économique et trouver de l’espace pour la compétitivité et les profits, c’est loin d’être incompatible ! » 

Comment avez-vous abordé ce sujet ? 

Emmanuelle : « je coordonne un groupe d’enseignants et de chercheurs qui vont chacun se pencher sur un secteur d’activité particulier pour prendre en compte ses enjeux et contraintes, et adapter le modèle de performance globale. Nous aimerions l’affiner et proposer en fin d’ouvrage un véritable guide de la décarbonation à l’usage des chefs d’entreprise. » 

Mariette : « Nous réalisons de nombreux entretiens avec des chefs d’entreprise de toute taille afin d’identifier les freins particuliers et les possibilités de retrouver de la compétitivité. Concrètement, le modèle économique que nous proposerons se concentrera sur un équilibre à trouver entre l’apport de valeur au client et l’architecture de production de cette valeur. » 

Comment les entreprises font-elles actuellement pour faire leurs choix en matière de décarbonation ? 

Mariette : « On peut déjà distinguer deux types d’entreprises : celles qui se sont construites autour d’une offre décarbonée, pour lesquelles le modèle économique a été pensé en fonction de cette volonté et sur la base d’une demande client ; et celles qui historiquement, dépendent d’un modèle économique plus ancien et doivent s’adapter. C’est plutôt ce deuxième type d’entreprise qui rencontre des difficultés pour s’engager dans la décarbonation ».

Emmanuelle : « Pour ces entreprises, il faut savoir si la valeur supplémentaire apportée par la décarbonation justifie ou non une augmentation de prix pour le client, c’est la première étape. Ensuite, il faut réfléchir à la construction de cette valeur supplémentaire et orienter ses investissements de manière à générer une profitabilité différente pour l’entreprise. Il s’agit d’aller au-delà des solutions immédiates pour construire une nouvelle façon de produire. »

Comment résumeriez-vous votre travail pour la construction de ce nouveau modèle économique ?

Emmanuelle : « Il s’agit d’un travail de construction pragmatique et pluridisciplinaire ! L’équipe réunie comprend une vingtaine de chercheurs, enseignants et experts en stratégie, pour apporter un regard complet et résolument tourné vers l’avenir. »

Mariette : « L’apport de solutions stratégiques est essentiel si nous souhaitons renforcer la décarbonation de nos activités. Trop souvent, celle-ci est abordée sous un angle purement environnemental ou réglementaire. Or, ce n’est pas un moteur de changement, c’est plutôt un frein à l’adoption des bonnes pratiques. Grâce à cet ouvrage, nous espérons donner des clés aux chefs d’entreprise pour leur permettre d’évoluer dans l’intérêt de chacun. » 

Quand on aborde la question de la réglementation, c’est souvent le bilan carbone qui vient à l’esprit. Obligatoires pour certains grands d’honneurs d’ordres, les bilans carbone demeurent moins accessibles aux PME en raison des difficultés d’accès aux données, du manque de ressources budgétaires et humaines pour s’y consacrer. Une fois établi, ce bilan peut parfois être décourageant en raison de la complexité des informations et des choix difficiles à faire. 

Chez THF, au travers du programme Praaciis, nous sommes pleinement conscients de cet enjeu, et c’est pourquoi nous avons engagé un partenariat avec D-Carbonize pour simplifier les démarches des PME dans leurs projets de décarbonation.

d-carbonize

C’est dans cette optique que nous avons eu le plaisir de rencontrer Grégoire Talbot et Frédéric John, les co-fondateurs de D-Carbonize, une start-up dédiée à rendre la décarbonation accessible à tous.

Grégoire, pouvez-vous nous présenter D-Carbonize ? 

Grégoire : nous nous sommes récemment implantés dans le sud de la France avec l’aide de Provence Promotion, l’agence de développement du territoire. Nous disposons maintenant de 22 consultants experts et nous grandissons rapidement ! Nous sommes certifiés B-Corp, Ademe, mais aussi Solar Impulse et Greenhouse Gas Protocol, de manière internationale.  

Frédéric, que proposez-vous de différent chez D-Carbonize en matière de mesure d’émissions carbone ?

Frédéric : « Nous proposons un Carbon Cockpit, qui permet de scanner votre empreinte carbone et la comparer à votre secteur d’activité de la manière la plus simple et intuitive possible. Notre ambition est d’atteindre 90% de précision par rapport à un bilan carbone Complet, Complexe et Conforme à la réglementation. Aujourd’hui, 85% des entreprises veulent réduire leur bilan carbone et seuls 11% y arrivent. Nous souhaitons accélérer le mouvement en mettant à disposition un outil décisionnel, qui ne remplace pas un bilan carbone complet, mais constitue une première marche pour engager l’entreprise sur son chemin de décarbonation. »

Pourquoi seulement 11% des entreprises arrivent à décarboner effectivement leur activité ?

Frédéric : « C’est ce que j’appelle le « Failure to measure », c’est-à-dire que beaucoup d’entreprises éprouvent des difficultés pour mesure avec suffisamment d’exhaustivité et de précision leurs émissions pour savoir exactement où agir. C’est comme en médecine, sans un bon diagnostic, le traitement peut être inefficace. Et c’est ce qu’on constate régulièrement face à des responsables d’entreprises ayant investi une quantité importante de ressources dans des projets de décarbonation mais qui finalement résultent en un impact modeste sur l’empreinte carbone. Reste alors un sentiment un peu amer d’avoir dépensé beaucoup d’énergie pour peu. L’impact se retrouve régulièrement là où on ne le voit pas, dans l’achat de matières premières, les transports, la mobilité, ou encore l’utilisation des produits vendus. Avec un bon bilan carbone on peut identifier ses leviers d’action et explorer des pistes qui généreront de la valeur ajoutée pour l’entreprise et ses parties prenantes. Mettre en avant un produit basse consommation d’énergie, réfléchir à un modèle d’affaire basé sur le reconditionnement, travailler sur de l’éco-conception sont autant d’exemples de création de valeur soutenus par une démarche bilan carbone. 

Comment retrouver la performance des investissements dans la décarbonation ?

Frédéric : « Nous souhaitons identifier rapidement et simplement, à travers notre Carbon Cockpit, quels sont les investissements physiques, technologiques et organisationnels qui permettent de dégager les meilleurs avantages. Nous combinons pour cela la mesure de plusieurs éléments : l’économie de GES, le coût estimé de l’investissement et son ROI grâce à un algorithme que nous avons développé. A partir de là, nous identifions le potentiel renforcement d’un avantage concurrentiel pour l’entreprise. Nous dessinons alors un chemin de croissance qui privilégie la baisse des émissions de GES et la hausse de l’EBITDA. Rien n’empêche ensuite l’entreprise d’aller réaliser un bilan carbone complet, complexe et conforme pour décrocher des certifications ou aller plus loin dans l’exhaustivité de la mesure. » 

Comment tester D-Carbonize pour mon entreprise ?

Grégoire : « Notre partenariat avec TEAM Henri-Fabre vous permet d’avoir accès au Carbon Cockpit Scan pour un tarif très avantageux. Notre outil est là pour démocratiser la décarbonation et générer un maximum d’impact sur les entreprises. Nous sommes heureux de ce partenariat qui vous donnera une mesure fiable de votre impact carbone, des pistes d’investissement efficaces et profitables, et un accès aux benchmarks de votre secteur pour vous comparer à vos concurrents. »

Pour en savoir plus, contactez Nathalie Jardinier chez TEAM Henri-Fabre.

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