Edito de Stéphane Magana, Directeur TEAM Henri-Fabre
2021 a permis aux entreprises de retrouver le chemin de la croissance économique et de profiter de très belles opportunités offertes par les plans France Relance et France 2030.
Comme ses partenaires, TEAM n’a pas chômé en 2021 ! Renforcement des équipes, lancement de projets ambitieux et projets d’innovation passionnants… Et comme toujours, au service de l’innovation et du développement de l’éco-système industriel régional.
En 2022, TEAM sera plus que jamais engagée dans la transformation des entreprises industrielles, pour les aider à faire face à l’ensemble des défis qui les attendent.
Développer de nouvelles technologies, plus écologiques et performantes… sans épuiser les ressources primaires
La crise a permis de prendre conscience de nos différentes dépendances, lorsque la fluidité de l’approvisionnement dans un système mondialisé bien huilé a disparu brutalement, laissant la place aux tensions de la supply chain, aux dérèglements et aux à-coups. Certains approvisionnements sont devenus stratégiques : volatilité des prix, difficultés d’approvisionnement, délais, coût de transport…
Il existe des marchés où cet approvisionnement est stratégique par nature, et notamment les matériaux présents dans les moteurs électriques, les batteries, l’électronique, les structures d’aéronefs … dont nous savons qu’ils sont très consommateurs de matériaux rares, et pour lesquels les filières de recyclage sont peu présentes ou peu performantes à ce jour.
TEAM est engagé dans cette problématique dans sa feuille de route technologique et est consulté régulièrement pour travailler sur des projets de substitution des matériaux, métalliques notamment. Nous savons que c’est un enjeu primordial : développer les technologies à hydrogène, l’électrique, les batteries, ne peut se faire en épuisant des ressources précieuses, ni en se plaçant en dépendance des pays disposant de ces matériaux – puisque le sol français en comporte très peu.
TEAM étudie le montage d’un projet multi partenaires, pour proposer en substitution à ces ressources rares. C’est un travail important – en taille et en enjeu – qui repose sur 2 piliers : l’optimisation des procédés (notamment sur le poids) et la substitution de matériaux critiques.
Les ressources rares se situant majoritairement hors de France, tôt ou tard, l’approvisionnement des filières les utilisant va se tendre et ce quels que soient nos choix. L’option du recyclage revient donc sur la table, mais malgré les efforts redevenus intéressants dans ce contexte, tous les matériaux ne sont pas économiquement ou physiquement recyclables. L’augmentation du coût des matériaux renforce l’intérêt pour ces « mines secondaires » issus de produits obsolètes, à condition de trouver des procédés propres, et de relocaliser l’industrie du recyclage. Ce qui n’est pas une petite affaire.
Relocaliser l’industrie, une affaire complexe
Une fois résolus les problèmes de supply chain, le parcours d’obstacles n’est pas terminé. Retrouver le savoir-faire, réintroduire des usines de recyclage au plus près de la consommation et de la production, cela semble une démarche de bon sens. C’est oublier qu’une partie de cette industrie nécessite un classement SEVESO : relocaliser nos usines, c’est aussi réapprendre à gérer le risque industriel près de chez soi. Comme le montre le projet d’implantation de l’usine SATYS à Marignane, il y a du chemin à parcourir en termes de sensibilisation industrielle de nos élus et de l’opinion publique en général. Il est plus facile de refuser que de chercher à comprendre, encore faut-il avoir donné suffisamment d’arguments en amont en phase de concertation. C’est pourtant essentiel car nous avons besoin de relocaliser les emplois industriels plus proches des lieux de vie pour permettre une meilleure accessibilité avec un coût du transport qui ne fait qu’augmenter !
Accepter les mutations de l’environnement de travail
Le télétravail est un sujet en France – alors qu’au Canada, il se pratiquait régulièrement et parfois 5 jours sur 5 il y a plus de 20 ans, la faute aux conditions climatiques difficiles.
En France, c’est le bureau qui permet de maintenir le lien et la dynamique d’équipe. Manager à distance cause bien des difficultés dans beaucoup d’entreprises, car cela nous prive d’une partie de la communication que nous avons bien du mal à retrouver. L’intégration des jeunes, ou des nouveaux collaborateurs, dans leur poste, est également beaucoup plus difficile, car on n’ose pas demander formellement par Teams ou par e-mail une information qui eut été facile à partager dans un même bureau.
Le recrutement et l’attractivité ont aussi pâti de la situation et c’est une difficulté rencontrée par la quasi-totalité des secteurs. Des évènements comme l’Usine Extraordinaire permettent de redorer l’image de l’industrie et de ses métiers auprès des collégiens et lycéens, mais il y a encore un écart important entre l’imaginaire des jeunes et la réalité des métiers et carrières.
Dans l’esprit de la plupart, l’industrie propose des métiers répétitifs, peu intéressants, sales, difficiles, et mal payés. Cela ne fait pas rêver !
Pourtant, nos jeunes sont bien plus intéressés et ouverts à la technique que les générations antérieures ! A nous de faire savoir que l’Internet des Objets, les tablettes, les outils techniques sont bien plus présents dans les industries que dans les entreprises tertiaires. C’est par la technologie, l’intérêt des postes, l’autonomie donnée aux opérateurs, et un management par l’envie et l’épanouissement que nos industries retrouveront la capacité d’attirer les talents.
Profiter des opportunités et de la croissance en 2022
La tension sur le recrutement vient nous rappeler que dans l’industrie comme ailleurs, il faut porter attention à ses collaborateurs, et pas seulement sur la partie salaire. Passer à l’industrie 4.0, ce n’est pas seulement choisir un équipement technologique et des outils numériques : c’est adopter une nouvelle vision de l’entreprise et de sa compétitivité. Il faut profiter des atouts d’une jeunesse qui n’a aucune appréhension pour travailler avec les nouvelles technologies, des opportunités de France 2030, pour se repositionner, ajuster son modèle économique. Pour gagner de nouveaux marchés, il faut des entreprises agiles capables d’adapter leurs priorités rapidement – par exemple pour réagir aux augmentations des prix de l’énergie, des matériaux, ou se démarquer de la concurrence par une offre percutante. Il faut aussi être cohérent dans ses choix : être résolument humain pour faire face à la volatilité du marché de l’emploi, repenser son style de management pour compenser l’éloignement physique, donner de l’autonomie et des perspectives d’évolution à ses salariés.
Le champ des possibles est immense. C’est un facteur de croissance pour nos entreprises industrielles, et d’épanouissement pour chacun des acteurs de la chaîne. TEAM sera toujours présente en 2022 pour vous accompagner vers le système vertueux de l’industrie du futur, grâce au dispositif Parcours Sud Industrie et à la nouvelle plateforme d’accélération PRACCIIS.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter pleine santé et prospérité : le reste est entre vos mains.