Pour les entreprises qui souhaitent mettre au point des procédés de traitements de surface, qualifier des revêtements innovants, concevoir des solutions nouvelles de formage et assemblage métallique, éprouver des solutions alternatives dans le cadre d’obsolescence, innover dans les domaines produits et process mais aussi … Pour la mécanique de pointe, une seule adresse.
De la collaboration intra-entreprise à la collaboration inter-entreprises, il y a un pas que la TEAM Henri Fabre offre aux entreprises de franchir : notamment en permettant l’accès à un certain nombre de ressources mutualisées en un seul même lieu : le Technocentre Henri-Fabre. Un espace de 2 200 m2 à ce jour (et de 16 000 m2 dans sa configuration finale à horizon 2020) au sein de la ZAC des Florides à Marignane. Là, toute entreprise peut avoir accès à la fois à des outils et équipements de pointe sur les technologies industrielles innovantes (revêtements intelligents et multifonctionnels, technologies de fabrication et les procédés d’assemblage métalliques…), mais aussi répondre à des appels à projets dans le cadre des travaux collaboratifs menés par les donneurs d’ordre de plusieurs comme Airbus Helicopters, EDF, le CEA, Thales Alenia Space, Naval Group, SNCF… L’offre, qui capitalise déjà une valeur de plus de 12 M€ en moyens et outils, ne cesse de s’étoffer.
Se robotiser, expérimenter de nouveaux procédés, prototyper, effectuer des préséries, tester des collaborations …
C’est l’offre de la SAS d’Invosys*. Unique plateforme d’expérimentation et d’innovation labellisée Plateforme mutualisée d’innovation (PFMI) en France dans la mécanique, elle fonctionne comme un guichet de services aux entreprises.
Son offre en outils et prestations d’études et d’ingénierie sur des technologies industrielles s’adresse à des entreprises qui cherchent à se robotiser, expérimenter de nouveaux procédés, prototyper, faire la preuve d’un concept, effectuer des préséries, tester des collaborations, intégrer les nouveaux procédés au sein de leur outil de production… et ainsi de pouvoir répondre dans de bonnes conditions économiques à des appels d’offre. Une soixantaine de projets ont d’ores et déjà été menés.
Comment cela fonctionne ? « Chez EDF, par exemple, nous étions confrontés à un problème de renouvellement de pièces sur nos barrages sans avoir la solution en France, faute de fonderies. Nous avons fourni le cahier des charges à Inovsys, qui nous a proposé deux solutions, dont une qui répondait au besoin initial mais nous permettait en outre d’optimiser l’écoulement des eaux. Ils nous ont donc livré une technologie, un fournisseur et une comparaison technico-économique des deux solutions. Avec Inovsys, un donneur d’ordre a accès à un réseau de compétences multiples et mobilisables très rapidement, ce qui lui permet de fournir une solution dans des temps très courts tout en offrant un cadre juridique sécurisé » résume Nathalie Alexandre, directrice régionale Coordination interne et RSE chez EDF.
Trois plateformes sur des technologies de rupture
Le technocentre concentre à ce jour trois plateformes sur des technologies de rupture : une sur les revêtements intelligents et multifonctionnels, la seconde sur les technologies de fabrication et procédés d’assemblage métalliques et d’impression 3D, et la troisième dédiée à la caractérisation physico-chimique des matériaux (opérée par la société Expiris).
En 2020, lorsque l’actuel bâtiment de 2 200 m2 sera porté à 16 000 m2, le technocentre couvrira alors la mécatronique, les composites, la tribologie et le smart manufacturing avec un projet de plateforme associé à la maintenance rapide du futur.
Mettre au point des procédés de revêtement innovants
« La plateforme INOREV du technocentre est positionnée sur les technologies de préparation de surface par voie sèche et sur le développement de revêtements organiques fonctionnels avancés. Les entreprises y trouvent notamment des ateliers pilotes pour divers procédés (préparation et activation de surface par plasma atmosphérique, peinture poudre et spray solvanté ou non solvanté robotisé, métallisation par procédé jetmétal« , détaille Philippe Trouillet.
Outre des équipements de séchage, cuisson et polymérisation des peintures, elle intègre aussi des moyens permettant des essais de vieillissement accéléré de revêtements et ainsi d’évaluer leur tenue dans le temps à l’épreuve de fortes variations thermiques (de – 20°C à +180 °C) ou d’hygrométrie ou encore d’éprouver leur résistance à des agressions chimiques par exemple.
Ces moyens doivent encore être étoffés, notamment avec un atelier pilote robotisé dédié aux procédés sol-gel ainsi qu’un moyen de peinture par jet d’encre.
Concevoir des solutions nouvelles de formage et assemblage métallique
Au sein de cette plateforme, on peut expérimenter des solutions nouvelles et les éprouver par rapport aux procédés conventionnels grâce à des moyens en fabrication additive par fusion de poudres métalliques, soudage, formage et sertissage par impulsion électromagnétique et mise en forme par électro-hydroformage.
« Les équipements présents au Technocentre sont complétés par des équipements disponibles chez les partenaires académiques du projet Henri Fabre avec notamment des machines de tournage fraisage combiné à assistance ultra sonore pour matériaux durs, d’usinage à grande vitesse, de laser tracer étalon pour calibrer les centres d’usinage, de moyens de CND tels, le micro-tomographe, les scanners 3D... » complète Philippe Trouillet, le directeur opérationnel Mécanique Matériaux Procédés du projet Henri-Fabre.
Qualifier des systèmes de protection peintures en anticorrosion …
Sur le technocentre, on trouve également un laboratoire de caractérisation physico-chimique opéré par la société Expiris (actionnariat partagé entre Gaches Chimie et STTS) spécialisée dans l’étude, le contrôle et l’analyse de tous traitements de surface industriels (parmi ses références : Airbus Helicopters, la DGA, EDF, Naval Group…). La société y a investi 2 M€ de façon à pouvoir réaliser une palette d’analyses et d’essais, permettant notamment d’éprouver des solutions alternatives dans le cadre d’obsolescence et d’innovation produits et process. Ou de qualifier des systèmes de peintures techniques comme par exemple des systèmes de protection anticorrosion, des peintures conductrices, des revêtements de finition, etc…
Partenariats pour muscler l’offre
Dans l’ensemble de ces domaines, de façon à étoffer toujours plus son offre, le technocentre joue la carte de la mutualisation avec des académiques et industriels qui disposeraient d’équipements complémentaires (il a par exemple approché des start-up disposant de procédés avancés comme le micro-grenaillage fonctionnalisant, le décapage et/ou la fonctionnalisation de surface par plasma, etc…).
Grâce à un partenariat l’École nationale supérieure des arts et métiers (ENSAM) d’Aix-en-Provence, il s’est ainsi enrichi de moyens de fonderie rapides d’alliages légers aluminium et magnésium. Avec le Laboratoire de mécanique et acoustique (LMA) installé sur le campus de Château-Gombert à Marseille, il peut offrir aux entreprises une plateforme dédiée aux matériaux composites.
Le technocentre, c’est aussi un écosystème avec les plus grands donneurs d’ordre
Le projet Henri-Fabre n’est pas seulement un hub de ressources technologiques et d’ingénierie. Il est aussi le lieu où font plus que se côtoyer un ensemble de donneurs d’ordre (Airbus Helicopters, EDF, Naval Group, CEA, Thales Alenia Space, CNIM, SNCF, Safran, Dassault Systems,…). Ils collaborent au sein de groupes de travail sur des thématiques spécifiques présentant un enjeu économique, technologique, ou d’emploi. Cet « open innovation » entre « grands » de différentes filières, qui permet de partager le coût d’acquisition de certaines technologies, peut ainsi déboucher sur de nouveaux développements appelés à être transférés au tissu industriel.
Une dizaine de groupes de travail inter-filières ont été lancés à ce jour (fabrication additive, tribologie, fonderie rapide, vieillissement peintures, composites et corrosion).
A ce jour, 11 projets collaboratifs inter-filières ont déjà été initiés ou sont en cours dans les domaines de la fabrication additive (procédé SLM), des revêtements fonctionnels (notamment formulation d’une peinture conductrice capable d’évacuer l’électricité de foudre d’une pâle d’hélicoptère ou d’éolienne par exemple), de la mise au point de matériaux composites résistant à haute température pour réaliser des pièces mécaniques structurales en composites, du recyclage et valorisation des matériaux composites thermoplastiques issus des process de fabrication, des nanorevêtements anticorrosion (avec l’IRT M2P de Metz notamment), etc….
« D’autres plateformes devraient prochainement enrichir l’offre, notamment liées au contrôle non destructif par tomographie RX haute énergie pour des pièces de grande dimension ou à la robotisation mais aussi des équipements permettant de réaliser rapidement des démonstrateurs de mise en œuvre de solutions d’objets communicants et d’analyse big data », annonce le directeur opérationnel.
— Adeline Descamps —
* au capital de laquelle se trouve la Caisse des Dépôts, l’UIMM, Airbus Helicopters et EDF